Pistoia, Prieuré du Spirito Santo

Willem Hermans 1664

État de conservation : Restauré en 1995 par Riccardo Lorenzini

Le facteur d’orgues néerlandais Willem Hermans aurait — il construit un orgue néerlandais ou italien ? La façade de l’orgue est indéniablement néerlandaise, avec trois tours rondes et des vantaux d’orgue profilés en conséquence, une tour centrale surélevée et les corniches horizontales typiques. La conception de base de l’orgue à un clavier avec pédale attenante et un seul 16' peut en revanche être considérée comme indubitablement italienne, la composition elle-même présentant à nouveau principalement des éléments individuels néerlandais (plusieurs jeux d’anches, y compris la « Voce umana », le regroupement des rangées de tuyaux les plus hautes comme mixture, un jeu de flûte de 1' à la basse,), tandis que certains éléments sonores italiens essentiels (comme le principal flottant italien ou la flûte à quatre pieds) sont absents ou tout au plus substitués, ainsi le trémolo remplace probablement l’effet de la voix flottante.

Compte tenu de la grande uniformité de son et de conception des orgues italiens de cette taille, l’orgue de Pistoia fait l’effet d’un corps étranger, d’autant plus qu’il n’a apparemment jamais été imité ailleurs. Pourtant, certains éléments réapparaissent peu après dans les grandes orgues des Casparini (par exemple dans la cathédrale de Trente), pour être ensuite intégrés dans les grands projets d’orgues de Görlitz ou de Salzbourg et influencer ainsi la facture d’orgues du sud de l’Allemagne et de l’ancienne Autriche.